Audrey peut être pleinement elle-même chez Keolis : « Ici, il n'y a ni tabou ni stigmatisation ».

Chez Keolis à Bastogne, Audrey Lefebvre, 33 ans, conduit des bus de lignes du TEC. Elle aime la route, le contact avec les voyageurs… et elle n’a jamais caché qui elle est. Audrey vit une belle histoire d’amour avec une femme, rencontrée dans le cadre de son travail, et se sent pleinement acceptée dans son environnement professionnel : « Ici, les collègues viennent de tous horizons, on y trouve différentes orientations sexuelles, il n’y a pas de tabou, pas de stigmatisation. »

Avant de prendre le volant professionnellement, Audrey s’est longtemps consacrée à sa mère, malade : « Je me suis occupée d’elle pendant plusieurs années. Je n’avais donc ni métier ni formation. » Fille d’un chauffeur de camion, c’est tout naturellement qu’elle s’est tournée vers la conduite mais pour devenir chauffeur de bus : « J’aime rouler et j’aime mon métier. Comme conductrice, j’ai beaucoup d’indépendance, et en même temps, mon chef est disponible quand il y a besoin. »

Une rencontre sur la ligne

Il y a quatre ans, Audrey fait la connaissance de Tannita dans son bus. « On a d’abord sympathisé, et c’est plus tard qu’on s’est mises en couple. »
Leur relation est complètement assumée, et bien accueillie dans l’entreprise : « Tannita vient parfois au dépôt avec moi et elle s’entend bien avec les collègues. Certains font bien des blagues sur mon homosexualité, mais j’ai de l’humour noir, alors je le prends très bien. Je vois bien qu’ils sont bienveillants. »
Même quand certains ne partagent pas les mêmes valeurs, Audrey sent une forme de respect : « Il y a de la tolérance, même de la part de ceux à qui ça ne plaît pas vraiment. Je m’entends bien avec les collègues. »

Libre d’être soi, ou presque

Le couple s’affiche sans problème, sauf dans certains contextes. « Quand on était en Tunisie, on n’était pas chez nous, alors on a choisi de ne pas se tenir par la main, ni de montrer qu’on était en couple pour ne pas choquer. Pourtant, en discutant là-bas, on s’est rendu compte qu’il y avait aussi une grande tolérance. »

L’avenir en projet

Quand on parle d’avenir, Audrey nous confie qu’elle a bien un projet : avoir un enfant avec Tannita. Les deux jeunes femmes ont donc prévu de faire une PMA pour fonder ensemble une famille. Nous souhaitons à Audrey et Tannita tout le meilleur pour la suite !