Conduite électrique dans la pratique : « La technologie évolue à toute vitesse »

En février, 7 nouveaux bus électriques IVECO sont arrivés à Jabbeke, dans le cadre d’un contrat de sous-traitance avec De Lijn. Sur les 18 véhicules présents sur le site de Parkweg, 10 sont désormais électriques, et 9 bornes de recharge rapide ont été installées. « Les problèmes de jeunesse commencent à se résoudre », commente Hanne Deschacht, Operations Manager pour la Flandre orientale et occidentale. Comment fonctionne exactement la conduite électrique ? Et qu'en pensent nos chauffeurs ? Vous le découvrirez dans cet article.

Le gouvernement flamand vise à rendre les transports publics totalement neutres en émissions d'ici 2035. En tant qu'entreprise de mobilité privée et sous-traitant de De Lijn, nous devons également électrifier notre flotte afin d'atteindre ces objectifs. Dans le dernier appel d'offres, nous avions l'obligation de commencer avec 40 % de véhicules verts », explique Hanne. « Aujourd’hui, à Jabbeke, nous en avons 50 %. Après la livraison des 7 nouveaux véhicules en février, les problèmes de jeunesse ont été progressivement résolus en mai, tant au niveau des véhicules que de l'infrastructure de recharge. Nous avons aussi travaillé d'arrache-pied pour élaboré des procédures en cas de panne de recharge et partagé des conseils avec les chauffeurs pour éviter les soucis liés à la batterie 24 volts. »

L’arrivée des bus électriques a nécessité une révision complète de la planification. Hanne explique que « désormais, il ne suffit plus d’attribuer une mission à un chauffeur, il faut aussi tenir compte du processus de recharge et du niveau de charge de la batterie de chaque véhicule. »

« Le processus de recharge est plus fragile que le plein de diesel »

La recharge prend plus de temps qu’un plein traditionnel. « Avec le diesel, 5 minutes suffisent. Recharger une batterie prend plus de temps, mais en plus le processus de recharge est beaucoup plus fragile que le ravitaillement en carburant. Si un problème survient avec les véhicules électriques ou l'infrastructure de recharge, cela a toujours des conséquences importantes sur votre service. »

L’autonomie des bus reste également limitante. « Nous ne pouvons pas encore assurer tous nos services avec des véhicules électriques, car cela n'est tout simplement pas possible sur le plan technique en raison de l'autonomie. Nous visons une technologie 100 % verte, mais cela ne sera possible que lorsque les batteries auront encore évolué. »

Pour pouvoir rouler à l'électricité, d'importants travaux ont été nécessaires dans le parking des bus. « Nous avons adapté l'infrastructure de la Parkweg et réaménagé le parking. L'obtention des permis s'est déroulée sans encombre, même si les démarches administratives sont généralement très lourdes et peuvent prendre beaucoup de temps. Chez nous, cela s'est fait rapidement, d'une part parce que le dépôt de la Parkweg est tout neuf, mais aussi parce que l'électrification a été bien gérée par notre équipe de Keolis Belgium. Bravo à eux ! »

  • Groene voertuigen Jabbeke
  • Jabbeke Laadinfra

La conduite électrique dans la pratique

Nous avons discuté avec Kurt De Smet et Silvy van Elewyck, chauffeurs de bus chez Keolis à Jabbeke. Tous deux ont plus de 10 ans d'expérience en tant que chauffeurs de bus. 
 

« Vraiment un luxe pour les chauffeurs et passagers »

« J'adore conduire un véhicule électrique », explique Kurt avec enthousiasme. « Avant, je conduisais un « tank », un bus avec un volant dur et une technologie plus ancienne. Les nouveaux véhicules sont équipés de gadgets high-tech : il y a une caméra de recul, les rétroviseurs sont magnifiques et la technologie d'angle mort est très pratique. En tant que conducteur, cela permet d'anticiper plus facilement les dangers. Les technologies d'aujourd'hui nous aident vraiment. »

Les passagers sont également impressionnés par les nouveaux véhicules. Kurt : « On entend parfois des passagers dire : « Waouh, quels bus chics ! Et on peut recharger son GSM avec les chargeurs USB ! ». Les clients sont généralement positifs. Les véhicules électriques sont également très silencieux et les sièges sont confortables. »

De plus, les passagers peuvent suivre les arrêts sur les écrans dans le véhicule. « Avant, certains clients demandaient : « Vous vous arrêtez à cet arrêt précis ? ». Il fallait alors réfléchir aux arrêts que l'on dessert ou consulter son horaire. Ce n'est plus nécessaire aujourd'hui, ce qui est vraiment un luxe pour les passagers. Dans l'ensemble, la conduite électrique et la technologie qui l'accompagne constituent une amélioration considérable », conclut Kurt.

 

Kurt DL
Silvy DL

Une autonomie toujours plus grande

La seule difficulté reste la batterie. Bien que les véhicules de chaque marque soient différents, nous constatons que les modèles les plus récents ont déjà une autonomie plus importante.
« C'est pourquoi je préfère encore les véhicules diesel », explique Silvy. « Il y a parfois des problèmes de recharge, soit à cause de l'infrastructure, soit à cause du véhicule lui-même. Il peut toujours y avoir un imprévu. J'ai peur de ne pas arriver à destination, car il y a encore trop de facteurs d'incertitude. La technologie évolue très rapidement, mais un véhicule diesel me donne plus de sécurité : en 5 minutes, vous avez fait le plein et vous pouvez repartir pour des centaines de kilomètres. »

Formation spéciale pour les chauffeurs et l’exploitation

Kurt et Silvy ont tous deux suivi la formation à la conduite électrique dispensée par le constructeur. Silvy : « Cette formation comprenait une partie théorique, suivie d'une partie pratique, puis de 45 minutes de conduite avec le nouveau véhicule. »

« Nous sommes bien accompagnés, toutes les fonctions et tous les boutons du véhicule nous ont été expliqués en détail. On nous a également montré comment utiliser la nouvelle rampe d'accès, comment recharger le véhicule, etc. »
Combien de temps faut-il pour recharger un véhicule électrique ? « Lorsqu'il est à environ 30 %, il faut compter entre 2 h 30 et 2 h 45 pour le recharger complètement. En général, les véhicules les plus récents ont encore 50 à 60 % de leur capacité après une journée de service. »

Malgré les défis opérationnels, Hanne est positive quant à la transition vers des véhicules plus écologiques. « Nous avons encore beaucoup à apprendre. C'est un processus d'apprentissage, mais notre objectif reste d'optimiser nos services. Je suis néanmoins fière que nous puissions nous engager dans la transition écologique et relever les défis qui en découlent. Je suis fière de mes équipes. »

« Quels sont les objectifs de Keolis en matière d'électrification ? »

Keolis en Belgique vise la durabilité en veillant à ce que toutes nos activités soient en adéquation avec notre engagement en faveur du climat et de la responsabilité sociale. Avec plus de 120 initiatives durables, nous faisons de beaux progrès. Nous voulons accélérer la décarbonisation de notre flotte et disposer de 400 véhicules verts d'ici 2029.